Que ce soit en amont, dans la décision d’investir elle-même, ou en aval, pour accompagner les entreprises en portefeuille afin qu’elles intègrent mieux les enjeux climatiques, ceux-ci sont déjà largement pris en compte par l’industrie financière.
« Nous avons la conviction que cette dernière est résolument du côté des solutions pour aller plus vite que la réglementation, martèle Sophie Flak, membre du directoire et managing partner en charge de l’ESG et du digital chez Eurazeo. Elle offre à la fois une force de frappe inégalée en termes de masse d’argent pouvant être fléchée vers la transition et les solutions, une vitesse d’exécution et une couverture internationale. »
De manière concrète, quelles sont les pistes pour aller encore plus loin ? « Nous pensons que le fait de pouvoir s’exprimer en assemblée générale sur les stratégies climat des entreprises est un levier majeur pour les actionnaires, insiste Anne-Claire Impériale, head of sustainability chez Sycomore Asset Management. En tant qu’actionnaire engagé, nous passons le message au sein des conseils d’administration pour que, de plus en plus, ils proposent des Say on Climate au vote en assemblée générale. » Luisa Flores, directrice des recherches en finance responsable chez Ofi Invest Asset Management, estime, elle aussi, que l’avenir va se jouer dans les assemblées générales : « Il faut désormais proposer une distribution en quatre : en plus des investissements, des actionnaires et des employés, le climat et la durabilité sont une nouvelle partie prenante nécessitant une allocation de capital. Peut-être faudra-t-il envisager de s’opposer aux résolutions concernant les dividendes pour donner un peu moins aux actionnaires et plus à la planète. »
Des objectifs louables mais qui, du point de vue des entreprises, ne doivent pas perdre de vue les réalités de terrain. « Il y a le climat mais il y a aussi la souveraineté énergétique et l’acceptabilité par les consommateurs de payer des prix de plus en plus élevés pour l’énergie, met en garde Renaud Lions, directeur de la communication financière chez TotalEnergies. Il y a donc un équilibre à trouver au risque d’assister à un retour en arrière qui serait désastreux. »