L’information financière évolue à grands pas pour mieux présenter les impacts des changements climatiques sur les performances des entreprises. L’ISSB a publié le 26 juin ses deux normes inaugurales relatives aux principes d’information à suivre en matière de durabilité et aux informations à fournir sur les enjeux climatiques. Cette publication fait écho aux deux premières normes ESRS de l’EFRAG publiées récemment.
L’observation des pratiques donne une autre indication sur la façon de communiquer les informations sur le climat et les solutions trouvées pour aborder ce sujet. L’étude approfondie publiée le 26 juillet 2023 par le Financial Reporting Council (FRC), normalisateur britannique du monde financier, apporte ainsi un éclairage sur la pratique de 20 sociétés cotées britanniques dans les informations publiées au 31 décembre 2022. Quatre secteurs sensibles ont été ciblés : la construction, l’énergie, les banques, la gestion d’actifs.
1. Evolution globale de la communication sur les enjeux climatiques
Si la tendance est à l’amélioration de l’information sur les objectifs de neutralité carbone ou d’objectifs intermédiaires, la disparité reste forte. Par exemple la prise en compte des émissions des partenaires amont et aval (Scope 3) n’est pas encore généralisée.
Le grand volume d’informations à présenter rend difficile pour de nombreuses entreprises l’explication claire et concise de leur plan de transition climatique. L’utilisation d’infographie est recommandée. La hiérarchisation d’indicateurs et d’objectifs significatifs au regard des risques et opportunités issues du changement climatique apparaît largement perfectible, d’autant plus que le choix par le management de l’emplacement des informations, dans les rapports d’activité ou ailleurs, est hétérogène.
Le FRC poursuit ses analyses et fournira à l’automne 2023 des conseils et des illustrations de bonnes pratiques pour aider les entreprises à prendre des décisions efficaces en matière de matérialité.
2. Enjeu d’utilisation de données non financières
La définition et la collecte des données non financières, en vue d’une publication, pose des questions de méthodologie et de fiabilité en fonction des processus de contrôle interne existant.
Seules certaines entreprises ont fourni des explications claires sur les limitations de reporting ou de données, en listant les actions prévues pour améliorer l’exhaustivité et la qualité des données.
3. Matérialisation des liens entre les objectifs de décarbonation et les plans d’action
Une bonne pratique consiste à distinguer les engagements long terme, par exemple à 2050, tout en reconnaissant ne pas avoir clairement défini de plans au-delà d’un horizon 2030. Les exemples de chronologie des entreprises Rolls-Royce Holdings plc et Hill & Smith plc sont montrés à titre d’illustration des meilleures pratiques actuelles. Cependant, certaines communications semblent critiquables :