Dans une course mondiale menée par les géants américain et chinois pour favoriser la finance verte, Bruxelles tente de faire valoir sa vision pour clarifier et normer la notion de performance extra-financière des entreprises.
Par Tristan Mourre, directeur offre RSE, Grant Thornton.
Ces derniers mois ont assurément marqué un retour au premier plan des enjeux environnementaux dans le débat public. Depuis le début de l’année, l’annonce de l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050 par les Etats-Unis ou encore celle de l’objectif de réduction de 78 % des émissions de CO2 du Royaume-Uni d’ici 2035 sont là pour l’attester. En Europe, l’UE a également adopté en février dernier une nouvelle stratégie d’adaptation au changement climatique, pilier de sa communication sur le Pacte vert pour l’Europe.
Bien évidemment, les acteurs économiques sont eux aussi pleinement conscients que les questions de durabilité doivent être au cœur de leurs réflexions, sous peine de mettre en péril les performances financières des entreprises, qui plus est au sein d’un marché où les investissements durables ne cessent de croître.
C’est dans ce contexte que, le 21 avril dernier, la Commission européenne a présenté un premier paquet de mesures à destination du monde des affaires. En parallèle des règlements sur la taxonomie ou de celui sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers (SFDR), le projet de Corporate Sustainability Directive Reporting (CSRD) a été dévoilé.
Alors que la directive NFRD concerne actuellement un champ de près de 11 000 entreprises soumises à l’obligation de publier une déclaration de performance extra-financière, cette proposition de directive fait passer le nombre d’entreprises concernées à presque 50 000....