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Droit à la preuve : l’admission de la preuve illicite tirée d’une clé USB personnelle du salarié non connectée à son ordinateur professionnel

Publié le 8 octobre 2024 à 15h17

Barthélémy Avocats    Temps de lecture 4 minutes

Dans le prolongement de l’arrêt de l’assemblée plénière du 22 décembre 2023 (n° 20-20.648) qui est venu admettre, pour la première fois dans le procès civil, la recevabilité de la preuve recueillie de manière déloyale ou illicite, la chambre sociale de la Cour de cassation poursuit son contrôle, à partir de la méthodologie définie dans la décision précitée. Par arrêt du 25 septembre 2024 (n° 23-13.992), la chambre sociale s’attache cette fois à la recevabilité des fichiers contenus sur des clés USB personnelles trouvées dans le bureau d’une salariée.

Par Ralph Caudoux et Véronique Lavallart, avocats associés, Barthélémy Avocats

Etait ainsi mise en cause une assistante commerciale licenciée pour faute grave pour avoir copié sur des clés USB personnelles un nombre conséquent de fichiers professionnels contenant des données sensibles appartenant à l’entreprise. La salariée avait été vue par des collègues, qui en avaient attesté, connectée au poste informatique de la dirigeante de l’entreprise, ainsi qu’à celui d’une autre collègue, et ce sans autorisation de ces dernières. La salariée avait ensuite imprimé de nombreux documents. Avisé de ces agissements, l’employeur avait mandaté un expert informatique qui, accompagné d’un huissier, avait consulté le contenu de cinq clés USB semble-t-il personnelles. Cet examen avait mis en évidence la présence de fichiers professionnels relatifs aux procédés de fabrication de l’entreprise auxquels la salariée n’avait pas accès de par ses fonctions. Dans le cadre du contentieux prud’homal initié par la salariée, l’employeur avait produit les listings de fichiers tirés des clés USB, afin de justifier la matérialité de la faute reprochée. La cour d’appel avait considéré la preuve de l’employeur recevable et la faute grave fondée, amenant la salariée à se pourvoir en cassation.

A l’appui de son pourvoi, la salariée se prévalait a contrario d’un arrêt rendu le 12 février 2013 par la Cour de cassation (n °11-28.649) en vertu duquel une clé USB connectée à un outil informatique mis à disposition du salarié par l’employeur pour l’exécution de son contrat de travail est...

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