Le «corporate venture», défini comme l’investissement des grands groupes, directement ou indirectement via des fonds professionnels, dans des PME innovantes – start-ups, fintechs, biotechs ou autres cleantechs – a le vent en poupe. La loi de finances rectificative pour 2015 assouplit le mécanisme d’amortissement fiscal sur cinq ans des titres souscrits.
Par Bernard Tézé, associé, et Christophe Billet, associé, DS Avocats
Le «corporate venture» a le vent en poupe actuellement mais n’est pas un concept nouveau puisque le fonds Intel Capital, la référence dans le domaine, a été lancé en 1998. Google, Microsoft, Softbank au Japon ou Samsung en Corée ont également pris des participations dans des start-ups qui se sont révélées prometteuses. Le fondateur de Softbank, M. Masayoshi Son, est ainsi devenu l’un des deux hommes les plus riches du Japon, notamment à la suite de l’investissement de Softbank dans Alibaba, leader de l’e-commerce en Chine.
L’engouement des grands groupes français pour les start-ups est plus récent. Orange Digital Ventures a été créé au début de l’année dernière avec une dotation pour la première année de 20 millions d’euros, à la suite du lancement d’Orange Fab, programme d’accélération de start-ups lancé en 2013 et qui a accompagné plus de 70 jeunes pousses. La SNCF a, pour sa part, lancé en octobre dernier son premier fonds baptisé SNCF Digital Ventures doté de 30 millions d’euros.
Des sociétés aussi diverses que Suez, JC Decaux, MAIF, Arkéa, Schneider, Mérieux, Total, Engie ou encore EDF ont également leur structure d’investissement – pas nécessairement sous la forme d’un fonds – axée sur les sociétés innovantes. Un fonds au sens strict, que ce soit un FPCI (cf. Option Finance du 10 juin 2014) ou une nouvelle Société de libre partenariat (SLP) instituée par l’article 145 de la loi Macron est d’ailleurs généralement considéré comme trop lourd à gérer pour des investissement «corporate venture» où il n’y a souvent qu’un investisseur.