Au cours des publications récentes, les émetteurs ont fait évoluer leurs prévisions financières pour intégrer les incertitudes liées aux différentes crises. Alors que l’inflation revient depuis quelques mois et que les banques centrales tentent d’endiguer la situation, quels seront les impacts de ces évolutions sur les tests de dépréciation ?
1. Après des incertitudes liées à la pandémie de Covid-19, un retour à la normale ?
Pour un grand nombre d’émetteurs, la crise sanitaire aura impacté jusqu’à quatre publications financières et, pour chacune de celles-ci, ils auront dû s’interroger sur la méthode ou les hypothèses à retenir dans leur test de dépréciation. Et pourtant, cette crise s’est éteinte aussi rapidement qu’elle est survenue. Alors peut-on parler d’un retour à la normale ? Au monde d’avant ? Rien n’est moins sûr. En effet, plus qu’elle ne s’est éteinte, la pandémie de Covid-19 s’est trouvée éclipsée par d’autres événements tels que le conflit russo-ukrainien, l’envol des cours des matières ou du prix de l’énergie ou encore la montée en force, a minima sur le continent européen, des enjeux de durabilité. Dans ce contexte, difficile de considérer que les incertitudes ont été levées et que les prévisions sont désormais moins complexes à établir. A ce sujet, le Fonds monétaire international a publié en avril dernier ses « Perspectives de l’économie mondiale » dans lesquelles il anticipe une croissance de l’ordre de 2,8 % pour 2023, en recul par rapport à 2022 (3,4 %). Ce repli attendu de la croissance mondiale ne sera certainement pas sans effet sur les prévisions financières des émetteurs et cela devra se refléter dans les flux servant de base aux tests de dépréciation.
2. Le maintien de l’inflation à moyen terme ?
Au cours des derniers mois, les prix de l’énergie ou des matières premières ont été très volatils et surtout orientés à la hausse. Fortement impactés par la succession de crises évoquées précédemment, ces événements ont...