Dans un contexte de crise sanitaire qui limite les déplacements entre les pays voire les restreint totalement, le rôle du commissaire aux comptes de groupes internationaux requiert de l’agilité, de la rigueur et un excellent sens de la communication dans le déploiement et le bon déroulement des remontées des conclusions et des restitutions des auditeurs locaux.
Par Vianney Martin, associé, Grant Thornton
Dans le respect des règles de la norme d’exercice professionnelle, 600 « principes spécifiques applicables à l’audit des comptes consolidés », le commissaire aux comptes de l’entité consolidante doit communiquer vers les auditeurs des composants et, inversement, ceux-ci doivent lui transmettre les éléments pertinents pour qu’il puisse fonder son opinion sur les comptes consolidés.
Les trois enjeux majeurs d’une bonne coordination internationale sont liés :
à la capacité du commissaire aux comptes à intégrer les différences culturelles des auditeurs locaux des pays contributeurs et leurs manières de restituer leurs conclusions ;à la pédagogie à communiquer les règles comptables applicables du groupe, notamment lorsque le référentiel est bousculé par des changements de normes ; à la pertinence des restitutions au management financier central tant en matière de contrôle interne qu’au niveau des contrôles des états financiers.
Cet exercice de coordination est plus périlleux dans cette période de restrictions des déplacements ; depuis plusieurs mois, les équipes financières centrales qui définissent et transmettent les règles comptables applicables ou les équipes de contrôle interne qui assurent régulièrement des contrôles et des suivis de recommandations auprès de leurs filiales étrangères sont limitées dans la réalisation de leurs fonctions en raison des restrictions sanitaires qui les contraignent à un pilotage à distance et peuvent ainsi perdre la main dans la gestion quotidienne de leurs supervisions.
Dans un cadre plus habituel de l’exercice de ses...