Et si la fin de l’ISF ne sonnait pas le glas de la générosité ? La Fondation de France met son demi-siècle d’expérience mais aussi sa capacité d’innovation au service d’une générosité française qui ne demande qu’à s’exprimer.
La fin de l’ISF et sa transformation en IFI ont beaucoup inquiété le secteur. Quelle est l’analyse de la Fondation de France ?
Nous savons que l’année 2018 sera difficile. Nous ignorons si le budget qui alimente de nombreuses initiatives d’intérêt général sera maintenu ou s’il faudra réduire les actions sur le terrain. Il s’agit d’un énorme enjeu pour le secteur. Jusqu’à l’année dernière, un contribuable assujetti à l’impôt sur la fortune pouvait donner jusqu’à 66 666 euros avec une déduction fiscale de 50 000 euros, soit un versement réel de 16 666 euros. Il s’agit bien de générosité, le contribuable déboursant davantage en donnant que s’il s’était acquitté de son ISF. La réduction d’impôt fonctionne comme un abondement de l’Etat apporté au soutien de la cause d’intérêt général, vers laquelle le donateur souhaite orienter son don.
La réduction d’impôt liée à l’ISF a encouragé pendant 10 ans des dons importants, enclenchant un changement d’habitude fort dans une France où les petits dons ont toujours dominé. Le don ISF a ainsi représenté environ 15 % de nos collectes annuelles, ce qui est considérable, et a véritablement permis de stimuler la solidarité en France. On peut donc espérer que cette réduction d’impôt a changé les mentalités, et que ce changement sera durable. Cela étant, la transformation de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière crée une perturbation fiscale majeure cette année. Nous anticipons une baisse des dons de l’ordre de 40 % du fait du passage de l’ISF à l’IFI !
A cette transformation s’ajoute une augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG) chez les retraités. Beaucoup de donateurs fidèles nous ont appelé pour expliquer qu’ils avaient besoin d’amortir le manque à gagner et qu’ils réduisaient, suspendaient voire arrêtaient leur don cette année.