Les marchés ont dans l’ensemble bien profité de la reprise économique en 2021. Portés par une forte appréciation des indices, le marché actions français s’est montré très dynamique. Après une année 2020 exceptionnelle, les montants empruntés par les entreprises françaises sur les marchés obligataires et par le biais de crédits syndiqués ont, pour leur part, logiquement diminué, ce qui n’a pas empêché ces sociétés de profiter de conditions de financement très favorables. Quant aux fusions-acquisitions, elles ont atteint tout simplement leur niveau le plus élevé depuis quinze ans.
Emissions obligataires - Des volumes en chute libre
Habituées à émettre en moyenne 60 milliards d’euros par an sur le marché obligataire public, les entreprises françaises avaient redoublé d’activité en 2019 puis en 2020, en empruntant des montants records, de respectivement 73 milliards d’euros et 95 milliards d’euros. Sans surprise, elles ont ralenti le rythme l’an dernier… mais dans des proportions inattendues. Sur l’ensemble de 2021, elles ont « seulement » collecté 46,4 milliards d’euros. « Il faut remonter à 2011 pour retrouver un total aussi faible », observe Félix Orsini, responsable mondial Marchés de capitaux de dette au sein de Société Générale CIB.
Des taux d’intérêt en hausse
Les banquiers relativisent toutefois cet effondrement des volumes. « Cette tendance est la conséquence directe, et logique, de la sur-activité enregistrée en 2020, pointe Xavier Beurtheret, head of european corporate DCM chez Crédit Agricole CIB. En outre, elle tient en partie au nombre limité de refinancements d’acquisition effectués sur le marché obligataire. » Alors que ceux-ci avaient oscillé entre 15 et 20 milliards d’euros ces dernières années, ils sont en effet tombés à 6,8 milliards d’euros en 2021. Pour le reste, l’accès à cette source de financement est, dans l’ensemble, resté attractif. Même si les taux d’intérêt, qui stagnaient à début janvier autour de leurs planchers historiques, ont augmenté de 35 à 50 points de base selon les maturités durant l’exercice, les bons résultats financiers des émetteurs et la politique accommodante de la Banque centrale...