Le tribunal correctionnel de Paris examine depuis le 15 janvier la communication financière du groupe Altran en 2001 et 2002. En cause, un abus manifeste de factures à émettre destiné à gonfler artificiellement le chiffre d’affaires et le résultat.
«Absurde» ! Tel est le qualificatif employé par le parquet de Paris pour décrire la manière dont les chiffres d’affaires annuel 2001 et semestriel 2002 du groupe Altran ont été artificiellement gonflés. Pour le procureur, en effet, les manipulations révélées par l’instruction étaient vouées à l’échec, «sauf à spéculer sur un retournement rapide de la conjoncture». C’est sur ces actes «absurdes» que sept anciens dirigeants du groupe et Altran personne morale s’expliquent depuis le 15 janvier dernier devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
Il y a les deux fondateurs, Alexis Kniazeff (72 ans) et Hubert Martigny (75 ans), l’ancien directeur financier Alain Roucagnou, le directeur général délégué en charge de la communication financière de l’époque Michel Friedlander, Frédéric Bonan, ex-directeur général, Jean-Michel Martin, ex-directeur général en charge des RH et le contrôleur de gestion Herbert Massenet. Tous doivent répondre de faux et usage de faux, présentation de comptes inexacts et diffusion d’informations fausses ou trompeuses. Ils risquent jusqu’à 5 ans de prison et 1,5 million d’euros d’amende. Si la matérialité des faits n’est pas contestée, en revanche les juges vont devoir déterminer qui était au courant au sein de la direction de ces manipulations.
«Gonflette» comptable
Retour douze ans en arrière. Le cours d’Altran en 2002 est en chute libre : de 65,60 euros en avril, il est tombé à 4,85 euros en septembre. Il faut dire que depuis plusieurs mois, le marché bruisse...