Après des mois de conflit, le groupe Scor et la banque Barclays, un des conseils de l’assureur mutualiste Covéa lors de sa tentative ratée de rachat du réassureur à l’été 2018, sont finalement parvenus, le 14 juin dernier, à un accord transactionnel. Comment la banque s’est-elle retrouvée impliquée dans la guerre entre les deux acteurs de l’assurance ?
Il est rare que les contentieux lors d’OPA prennent une telle ampleur. Normalement, dans ce type d’affaires, les poursuites judiciaires visent le groupe initiateur de l’offre, son management et parfois son conseil d’administration. Dans certains cas, la société cible peut également attaquer ses actionnaires ou les actionnaires de son adversaire, mais les banques conseil ne sont presque jamais inquiétées. Pour se défendre, le réassureur a choisi une stratégie originale en attaquant les conseils financiers du mutualiste (Barclays, Crédit Suisse et Rothschild), et tenter ainsi de décourager la fourniture de moyens financiers pour la réalisation de l’acquisition.
Pour porter un coup fatal au projet d’offre, il faut neutraliser son financement. Cela explique possiblement pourquoi toutes les banques n’ont pas fait l’objet de la même stratégie de la part de Scor. Les poursuites ont rapidement été abandonnées contre Rothschild, banque uniquement conseil dans le dossier. En revanche, Barclays et Crédit Suisse, banques censées financer l’offre de Covéa, ont dû faire face à des actions manifestement assez appuyées.
Ces actions avaient...