Après la mise en place de lignes de crédit et d’un Euro-PP indexés à des critères ESG, Bel vient d’émettre son premier placement privé allemand de type sustainability-linked. Comportant des tranches en euros et en dollars, cet emprunt Schuldschein a été souscrit par douze investisseurs.
Neuf ans après son émission inaugurale, Bel vient d’effectuer son retour sur le marché allemand des placements privés. Le 10 janvier dernier, le groupe agro-alimentaire a en effet annoncé avoir levé 315 millions d’euros équivalents sous la forme d’un Schuldschein. Spécificité de ce nouvel emprunt, il intègre des critères RSE, conformément à la stratégie de la direction financière de ne plus se financer, dorénavant, qu’à travers des instruments à dimension durable.
Des objectifs ESG revus à la hausse
- Depuis la mise en place de son premier financement durable, fin 2017, Bel s’évertue à garder le cap sur ses objectifs environnementaux et sociaux. Le groupe a même revu ses ambitions dans ce domaine à la hausse dans son sustainability-linked framework – son document cadre pour ses émissions durables. « A l’origine, l’objectif de réduction de notre empreinte carbone concernait les Scopes 1 et 2, rappelle Frédéric Médard. Il intègre désormais le Scope 3. » De plus, la société a renforcé sa stratégie de décarbonation début 2022 de manière à ce qu’elle contribue à limiter le réchauffement climatique sous le seuil de +1,5 degré, contre + 2 degrés jusqu’alors.
Un refinancement anticipé
Initiée au début du quatrième trimestre 2022, cette opération était en gestation depuis quelques mois. « Alors qu’une de nos souches obligataires arrivera à maturité en 2024, nous avons pour habitude, chez Bel, d’anticiper le plus en amont possible ces échéances », explique Frédéric Médard, Chief Impact Officer, en charge de la finance et de la RSE. Or, en raison de l’extrême volatilité provoquée sur les marchés financiers par le conflit ukrainien et le durcissement de la politique monétaire, les marges de manœuvre du groupe se révélaient réduites. De fait, le marché obligataire public est resté fermé tout au long de l’année pour les émetteurs non notés.
Dans ce contexte, Bel, qui avait mis en place dès le mois de mars des produits de pré-couverture pour se protéger contre le risque d’une hausse des taux d’intérêt d’ici à la finalisation de sa levée de fonds, a rapidement entériné sa décision d’opter pour un Schuldschein. « Nos partenaires bancaires nous avaient fait part de marques d’intérêt pour notre signature de la part d’investisseurs actifs sur ce marché, que nous connaissions déjà par ailleurs », informe Frédéric Médard.