Société Générale vient de réaliser sa seconde émission obligataire intra-groupe grâce à la blockchain. Pour la première fois au monde, les titres de créances ont été payés grâce à une monnaie digitale émise par une banque centrale (MDBC), en l’occurrence la Banque de France.
Et de deux pour Société Générale ! Un an après une expérimentation de même nature, le groupe bancaire vient de réaliser une nouvelle émission intragroupe d’obligations sécurisées au moyen de la technologie blockchain, d’un montant de 40 millions d’euros. Concrètement, ces titres matérialisés sur un registre distribué sous forme de «security tokens» ou jetons numériques ont été émis par Société Générale SFH, filiale de l’établissement spécialisée dans le refinancement de prêts à l’habitat, et souscrits par le groupe. Comme en 2019, l’opération a été orchestrée par Forge, start-up incubée depuis deux ans par la Banque de la Défense au sein de son programme entrepreneurial Internal Startup Call et désormais tête de pont de ses projets blockchain.
Pour la banque au logo rouge et noir, le recours à la blockchain s’inscrit, comme l’an dernier, dans un processus d’innovation de long terme. «Les régulateurs européens considèrent désormais que les instruments financiers classiques et leurs transcriptions dématérialisées sous forme de security tokens ont la même valeur juridique, ce qui présage d’une diversification très importante des applications financière de la blockchain, souligne Jean-Marc Stenger, directeur général de Forge. A terme, nous voulons être capables, au moyen des technologies de registre distribué, de structurer des transactions sur les marchés de capitaux au format security token, de mettre en place des plateformes permettant d’échanger ces jetons sur les marchés secondaires, ou encore de proposer à nos clients des outils de conservation des titres dématérialisés», indique David Durouchoux, directeur général délégué en charge du développement de Forge.