Les sanctions économiques et financières internationales décidées à l’encontre de la Russie, auxquelles s’ajoutent les mesures d’urgence adoptées par Moscou pour limiter les sorties de capitaux et l’effondrement du rouble, viennent fortement perturber les transactions financières des groupes français avec leurs filiales russes. Leurs directions financières redoutent que les difficultés aillent croissantes.
Le gouvernement russe l’a lui-même reconnu : il ne s’attendait pas à une telle réaction de la part des Etats-Unis et, surtout, de l’Union européenne. Depuis l’invasion de la Russie en Ukraine, le 24 février, la communauté internationale a en effet adopté un train de sanctions sans précédent à l’encontre de l’ex-puissance soviétique. Sur les plans économique et financier, celles-ci concernent notamment l’interdiction d’effectuer des transactions avec la Banque centrale russe, l’impossibilité de vendre ou de fournir des billets de banque libellés en euros à la Russie ou à toute personne physique ou morale ou toute entité en Russie, ou encore l’exclusion de sept banques de la plateforme de communication bancaire Swift (voir encadré), par laquelle transite l’essentiel des paiements internationaux. L’exécutif russe a réagi en imposant des mesures visant à enrayer la chute du rouble (- 25 % depuis le début de la guerre face à l’euro et au dollar) et à limiter les sorties de capitaux du pays. A ce titre, les entreprises qui y sont présentes ont l’obligation de convertir en roubles 80 % de leurs ressources détenues dans des devises étrangères. La cession de leurs actifs russes est quant à elle purement et simplement interdite jusqu’à une date indéfinie.
Cette situation est loin d’être neutre pour les entreprises françaises qui, avec plus de 500 filiales locales selon un décompte récent de la Direction générale du Trésor, représentent le premier employeur étranger du pays. De quoi soulever, pour elles, de multiples problématiques financières, notamment en matière de gestion de la trésorerie.