Une reprise encore à confirmer, des tensions modérées sur les prix et la persistance de surcapacités : trois raisons de s’inquiéter quant aux perspectives pour le commerce mondial qui sont, au mieux, atones.
Une année 2015 en demi-teinte : + 1,8 % de croissance du commerce mondial en valeur
Les échanges commerciaux internationaux en valeur devraient croître de + 1,8 % seulement cette année pour rebondir à + 4,5 % en 2016 – ce qui ne représente qu’une fraction des + 12 % de la croissance du commerce mondial enregistrée entre 2001 et 2008. Le rapport prévoit que les pressions négatives sur les prix (pétrole, change) se traduisent par un manque à gagner de 560 milliards de dollars des échanges commerciaux pour la seule année 2015, alors que la reprise mondiale des biens et services tente péniblement de redémarrer sept ans après la crise financière. En volume, le commerce mondial devrait croître de + 4 % en 2015, après + 3,3 % en 2013.
Des risques à la carte : pressions déflationnistes, faits du prince et impayés
«Il est essentiel que les exportateurs soient attentifs aux trois P qui font peser un risque sur les exportations, à savoir Prix, Protectionnisme et Paiement, souligne Ludovic Subran, chef économiste chez Euler Hermes. Cela nécessite de gérer la guerre des prix sur le plan mondial, le protectionnisme sur le plan national et le risque d’impayés des clients afin de relever le défi de l’expansion internationale.»
L’effet prix se retrouve notamment lorsqu’on regarde la croissance des échanges d’un point de vue sectoriel. Le grand perdant sera le secteur de l’énergie, dont les exportations vont reculer de 400 milliards de dollars sur la seule année 2015. Cela étant, les produits chimiques vont bénéficier de la reprise du secteur manufacturier et de la diminution des coûts énergétiques ; l’électronique profitera de la croissance de la demande en Asie ; et la vigueur de la demande en biens d’équipement dans les pays en voie d’industrialisation dynamisera le secteur des machines.