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Obligations convertibles

CGG s’attaque au poids de sa dette

Publié le 19 juin 2015 à 9h58    Mis à jour le 19 juin 2015 à 18h09

Arnaud Lefebvre

Afin de renforcer sa structure financière, CGG souhaite restructurer une de ses souches d’obligations convertibles. En proposant à leurs détenteurs une amélioration des modalités des titres, le groupe parapétrolier espère ainsi favoriser leur conversion en fonds propres.

Le chantier de la dette continue de mobiliser les équipes financières de CGG. En avril 2014, deux opérations de refinancement avaient déjà été menées pour étendre sa maturité, passée de 4,3 ans à 5,3 ans lors du précédent exercice. Le 1er juin dernier, le groupe parapétrolier a cette fois lancé une opération visant à restructurer ses Oceane (obligations convertibles échangeables en actions nouvelles et/ou existantes) émises en novembre 2012 et devant être remboursées le 1er janvier 2019.

Malgré l’échéance lointaine de cette souche de près de 360 millions d’euros, des réflexions portant sur sa restructuration ont été initiées début avril. Cette volonté d’anticipation s’explique par la perte d’attrait de cet emprunt tant pour les investisseurs que pour CGG. En raison notamment des difficultés de sa division «acquisition sismique marine et terrestre» et de la baisse des prix du pétrole, la société a vu son cours bour

sier chuter de près de 75 % depuis le placement de ces Oceane, autour de 6 euros. Dans ce contexte, la probabilité de conversion des titres en actions est devenue extrêmement faible car une telle décision deviendrait intéressante pour les porteurs au-delà de 32,14 euros, le montant nominal des obligations ! «Pour les investisseurs, la composante optionnelle de l’obligation était désormais très réduite, amenuisant de facto l’attractivité du produit», explique Stéphane-Paul Frydman, directeur général délégué en charge des finances de CGG. Pour le groupe, cette situation se révélait également pénalisante. Celui-ci porte en effet sur son bilan un niveau d’endettement élevé : 2,4 milliards de dollars de dette nette à fin 2014, soit un ratio dette nette sur Ebitda de 2,4 et un gearing de 90 %. «Outre la génération de cash-flows, la conversion des obligations convertibles en actions représente un levier efficace pour améliorer ces ratios, poursuit Stéphane-Paul Frydman. Or dans le cas des Oceane 2019, ce scénario paraissait très improbable.» De quoi convaincre CGG de travailler sur une modification des caractéristiques des titres afin d’en renforcer le potentiel de conversion.

Un rachat de la souche exclu

Lorsqu’un émetteur souhaite obtenir des conditions plus favorables, la technique la plus courante consiste à racheter aux investisseurs leurs titres et à leur en proposer de nouveaux. Cette option a cependant été immédiatement abandonnée par la société. «D’une part, nous ne voulions pas nous mettre dans une position dans laquelle nous devions rembourser en cash les porteurs, signale Stéphane-Paul Frydman. D’autre part, en émettant une nouvelle souche d’obligations convertibles, nous aurions certainement dû à la fois verser un coupon onéreux et concéder une prime de conversion réduite. Mais comme notre cours boursier est actuellement bas, cette solution aurait été très défavorable pour nos actionnaires.»

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