Initié en mai 2013, le rachat du Club Méditerranée n’a toujours pas abouti. Mais cette OPA revêt d’ores et déjà un caractère historique pour la Place de Paris. Outre le nombre record de surenchères effectuées, le fait que la première offre ait été bloquée pendant près d’un an en raison de recours judiciaires a conduit le législateur à faire évoluer les textes. Une mise à jour du règlement général de l’AMF est également attendue.
Dans le dossier Club Méditerranée, l’horizon s’est considérablement éclairci pour Fosun. Après avoir vu sa première offre de rachat bloquée durant dix mois, en raison du dépôt de recours juridiques (voir encadré), puis avoir dû batailler face à l’investisseur italien Andrea Bonomi pendant six mois, le conglomérat chinois est, depuis le 2 janvier dernier, le seul candidat en lice. Le dénouement de l’affaire reste toutefois incertain. En effet, l’AMF doit encore homologuer la dernière offre de Fosun – ce qui devrait constituer une formalité, selon des sources proches du dossier –, avant que ce dernier ne parvienne à acquérir au moins 50 % des titres, sous peine de caducité de l’offre. Dans le meilleur des cas, l’issue n’interviendra pas avant mi-février. Quant aux poursuites judiciaires qu’envisagerait de mener le camp Bonomi en raison de la publication d’articles diffamatoires à son encontre, attribués à des auteurs fictifs, elles n’auraient aucune incidence sur la concrétisation de l’opération.
Vers un raccourcissement du calendrier en cas de recours
Quel que soit son épilogue, cette opération, qui a tenu en haleine toute la Place de Paris, est déjà historique. Un constat qui s’explique d’abord par le nombre d’offres déposées. «Dans le passé, quelques dossiers avaient fait l’objet d’une vive lutte entre acheteurs en France, comme par exemple lors du rachat de Casino en 1997, d’Elf par TotalFina en 1999 ou encore de la bataille des banques la même année, rappelle Hubert Preschez, responsable du corporate finance France au sein de Société Générale CIB. Toutefois, avec cinq offres côté Fosun et trois côté Bonomi, jamais une OPA réalisée en France n’avait enregistré autant de surenchères !»