Bien menée, l’automatisation des processus est une opportunité pour l’entreprise et pour ses collaborateurs. A condition toutefois de respecter certaines règles d’or, que détaillent Bertrand Allard et Antoine Grenier, partners au sein du cabinet Argon Consulting.
Quel est selon vous le premier facteur clé dont le respect est un gage de succès de la transformation robotique ?
Il faut en premier lieu placer l’humain au cœur de la transformation robotique, le niveau de succès d’un projet de robotisation étant proportionnel à l’engagement des collaborateurs. Les technologies de robotisation sont relativement intrusives du point de vue du collaborateur, dans la mesure où le logiciel va «l’imiter». Un projet de robotisation nécessite donc dans un premier temps de comprendre dans le détail comment travaille le collaborateur, quelles tâches il accomplit, de manière à déterminer les activités éligibles à l’automatisation : celles qui sont les plus standardisées et répétitives, les plus chronophages ou encore qui nécessitent peu de créativité (saisie récurrente de données, archivage, comptes rendus standard périodiques, envois massifs d’e-mails, etc.).
Dans un second temps, le collaborateur doit s’approprier cette nouvelle technologie pour en faire usage dans l’exécution de ses missions. Il est donc une partie prenante d’un projet de robotisation, voire l’acteur clé. Il convient très tôt dans le projet de démystifier la robotisation. Il ne s’agit pas de remplacer l’être humain par un robot, mais de simplifier la vie des collaborateurs, en libérant du temps de travail pour qu’ils puissent se consacrer à des missions à plus forte valeur ajoutée. Ceci implique d’ailleurs de les accompagner dans l’évolution de leur rôle, notamment en leur proposant des formations en relation avec les nouvelles missions à plus forte valeur ajoutée qu’ils doivent assumer.
Le processus de robotisation n’implique-t-il pas de revoir en profondeur les pratiques et l’organisation des services qui l’utilisent ?
Effectiv...