Pour la première fois en trois ans, les redressements judiciaires, liquidations et procédures de sauvegarde sont repartis à la hausse à la mi-2018. Cette recrudescence des défaillances d’entreprises se poursuit depuis six mois. Comment l’expliquez-vous?
Entre 2015 et mi-2018, l’amélioration progressive et continue de la conjoncture a été très bénéfique aux secteurs cycliques de l’économie. La construction, par exemple, a été portée par la hausse de l’investissement résidentiel des ménages, qui a culminé à 5,6 % en 2017, et elle a vu le nombre de ses défaillances sectorielles diminuer de 27 % en trois ans. Puis la conjonction de plusieurs facteurs a provoqué un retournement brutal dès le deuxième trimestre de l’an dernier. Alors que certains segments des transports et de l’hébergement-restauration ont été malmenés par la grève des cheminots, le ralentissement de la croissance, avec pour corollaire une progression modérée des salaires, a débouché, de son côté, sur un repli de la consommation des ménages de 0,2 % entre avril et juin derniers. Consommation qui, d’ailleurs, a sans doute été freinée simultanément par l’augmentation de certains prélèvements comme la CSG. Au quatrième trimestre, le mouvement des gilets jaunes a pénalisé durement les entreprises des transports, du commerce physique de détail et, surtout, de l’hébergement-restauration qui ont vu en conséquence le nombre de leurs défaillances s’apprécier respe...