L'AFTE continue de se mobiliser sur les grandes réflexions de place, qu'il s'agisse des moyens de paiement, des nouvelles technologies ou de la réglementation. A la tête de l'association depuis quatre ans, Daniel Biarneix fait le point sur ces thématiques majeures auxquelles sont confrontés les trésoriers et sur leur impact quant à l'évolution de leur métier.
Vous avez été élu président de l’AFTE en 2021, soit entre deux crises majeures. Quel enseignement principal en avez-vous tiré pour votre métier ?
Nous venons effectivement de traverser des années compliquées, marquées par des phases de rupture brutales comme en 2020 avec l’impossibilité momentanée d’accéder à la liquidité, ou en 2022 avec la remontée des taux après une décennie de taux négatifs ou nuls. L'AFTE a beaucoup aidé les trésoriers à traverser cette période, notamment en dialoguant très rapidement avec les autorités pour relayer les difficultés des entreprises lors du Covid ou de la guerre en Ukraine. Cependant, l’enseignement majeur de ces crises se résume à un constat simple : le trésorier doit raisonner comme s’il n’existait pas de situation normale. Il doit pouvoir assurer la liquidité de son entreprise quelles que soient les circonstances, pour ne pas se retrouver acculé au cas où l’accès au financement deviendrait problématique.
La période a également été marquée en parallèle par la montée en puissance de nouvelles thématiques, à commencer par celle de la finance durable. Comment cette dernière est-elle prise en compte dans la gestion de trésorerie ?
L’importance accordée à l’ESG s’illustre d’abord sur le marché obligataire : les financements durables y ont représenté en 2024 environ 25% des émissions d’entreprises non financières en Europe, dont les trois quarts ont pris la forme de green bonds. Cette tendance devrait perdurer, les investisseurs et les banques devant eux aussi respecter des contraintes réglementaires en matière environnementale. Mais la dimension ESG est devenue, plus globalement,...