Créé par la loi du 6 décembre pour renforcer la lutte contre la grande délinquance économique et financière, le procureur de la République financier a pris ses fonctions le 1er février et fait déjà la Une de l’actualité.
C’est ce qu’on appelle une arrivée en fanfare. A peine nommée au tout nouveau poste de procureur de la République financier, Eliane Houlette fait la Une de l’actualité. C’est elle en effet qui a ouvert l’information judiciaire pour trafic d’influence et violation du secret de l’instruction visant l’avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, qui n’en finit plus de déclencher des remous jusqu’au sommet de l’Etat sur fond de soupçons d’espionnage politique. Mais qui est donc ce procureur à la main de fer ? A 61 ans, Eliane Houlette n’appartient pas à la petite poignée de juges stars de l’actualité, mais c’est une femme appréciée de ceux qui la côtoient professionnellement. Après un passage au début des années 80 à la direction des affaires civiles et des grâces du ministère de la Justice où elle s’est spécialisée en matière commerciale, elle a effectué toute sa carrière au parquet, toujours dans des sections commerciales et financières, d’abord à Versailles puis à Paris où son dernier poste était avocat général.
Ses collègues, comme les avocats qui ont eu l’occasion de la côtoyer, saluent sa force de travail, ses talents de juriste, son autorité et son tact. Seuls bémols, elle n’a jamais été procureur, ce qui peut la handicaper dans le maniement des arcanes de la procédure pénale. On dit aussi qu’elle connaît mieux le droit commercial que l’univers de la finance. Nommée sur proposition de la Chancellerie, elle serait plutôt de gauche à en croire les syndicats de magistrats. D’une manière générale, elle fait partie de ces gens dont on dit qu’ils font l’unanimité.