Après une année 2013 marquée par un niveau élevé de défauts d’entreprises françaises, les assureurs-crédit perçoivent quelques signaux d’amélioration. Même si le nombre de défaillances devrait rester élevé, il est attendu en baisse, en raison notamment d’un regain d’activité des ETI.
Alors que les défaillances n’ont pas cessé d’augmenter en France depuis trois ans – au point de revenir, en décembre dernier, au niveau du pic de 2009 (environ 63 000) –, les assureurs-crédit entrevoient, en ce début d’année, une timide éclaircie. «En janvier, le nombre de défauts a reculé de 7,7 % par rapport à la même période de 2013, témoigne Jennifer Forest, économiste chez Coface. Sur l’ensemble de 2014, nous estimons que la reprise de l’activité devrait permettre une stabilisation du nombre de défaillances.» De son côté, Euler Hermes table sur un recul de ces dernières de l’ordre de 1 %.
Une baisse des retards de paiement étendus
Certes, la conjoncture économique reste encore trop fragilisée pour augurer une nette amélioration de la situation financière des sociétés françaises. En effet, seule une hausse sensible du PIB permettrait de faire baisser drastiquement le nombre de défauts. «Historiquement, ces derniers diminuent de manière significative lorsque la croissance dépasse 1,6 %, poursuit Jennifer Forest. Or nous prévoyons une progression du PIB limitée, cette année, à 0,6 %.»Toutefois, ce rythme devrait suffire à confirmer le redressement des entreprises de taille importante, initié fin 2013. «En 2012 puis lors des neuf premiers mois de 2013, les mauvaises statistiques liées aux défaillances s’expliquaient en partie par les difficultés rencontrées par plusieurs grandes PME et ETI, rappelle Thierry Millon, responsable des études au sein d’Altares. Dans leur chute, ces dernières ont en effet entraîné leurs fournisseurs, qui sont des TPE et des PME. Mais la reprise actuelle devrait enrayer partiellement ce cercle vicieux.»