Longtemps réticentes à l’idée d’ouvrir leur capital à un fonds d’investissement, un nombre croissant d’entreprises familiales, en particulier des ETI, se résolvent aujourd’hui à sauter le pas. Si leurs dirigeants y voient un levier pour saisir des opportunités de croissance, ils restent néanmoins exigeants quant au profil de leur potentiel partenaire.
Chez Poclain Hydraulics, les décisions afférentes aux orientations stratégiques ne sont dorénavant plus uniquement une histoire de famille. Créée en 1930 et aujourd’hui présidée par Laurent Bataille, petit-fils du fondateur Georges Bataille, cette ETI isarienne spécialisée dans la fabrication de moteurs, de pompes et de systèmes hydrauliques de puissance (plus de 400 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021) a en effet décidé d’ouvrir pour la seconde fois de son histoire son capital, l’été dernier, à trois fonds d’investissement : Crédit Mutuel Equity, Picardie Investissement et le Fonds Entrepreneurial Territorial de Transformation, géré par IRD Gestion. Un projet structurant, qui n’était pourtant pas à l’époque à l’ordre du jour. « Trois membres de la famille actionnaires nous avaient annoncé, quelques mois plus tôt, leur volonté de céder leurs titres, témoigne Frédéric Michelland, directeur général de Poclain. Comme l’entreprise ne pouvait seule assurer le rachat de ces titres par le biais d’un LBO, il a fallu faire rentrer au capital de nouveaux investisseurs. Alors que le groupe avait déjà été accompagné, avec succès, par Crédit Mutuel Equity dans le passé, cette possibilité nous est apparue comme étant la meilleure. »
Tous les secteurs d’activité concernés
- Ces dernières années, les exemples de rapprochement entre entreprises familiales et fonds d’investissement se sont multipliés. Tous les secteurs d’activité et les tailles de société sont concernés, comme l’illustre cette liste non exhaustive : le créateur et fabricant de vitrages Riou Glass (environ 200 millions d’euros de chiffre d’affaires), le spécialiste des réservoirs de stockage Maten Secomoc (CA non communiqué), l’enseigne bio Marcel & Fils (80 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021), le distributeur de fournitures scolaires et de bureaux Maped (161 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021), l’expert de l’emballage de matières sensibles Tournaire (90 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022), le concepteur de meubles design Gautier (120 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021), le spécialiste des technologies d’impression Armor (403 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021), le fabricant de rails d’alimentation électrique Esaris Industries (près de 60 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022) ou encore le groupe de construction et de réparation navales Piriou (environ 250 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021).
Un dilemme à un moment charnière
Fort de sa première expérience positive, le groupe, accompagné par des conseils financiers, a alors rencontré plusieurs fonds candidats, avant de boucler le chantier en sept mois, et de passer ensuite à une nouvelle étape de son développement.
Comme...