Dans son baromètre sectoriel, l’assureur crédit Euler Hermes dresse son analyse d’une dynamique mondiale fortement contrastée en ce début d’année 2013. Alors que les Etats-Unis montrent des signes de reprise encourageants avec une production manufacturière à + 4,2 % en 2012, l’Union européenne est en franche rechute à – 2,2 %, allant jusqu’à – 2,5 % pour la zone euro.
Avec une demande intra-zone en berne, l’Europe est toujours à la traîne dans bon nombre de secteurs, comme le prouve la contraction de ses marchés automobile et construction (respectivement – 8 % et – 5,3 % en 2012). Les quatre principaux pays membres de la zone euro enregistrent un recul d’activité en termes de production manufacturière : – 0,8 % en Allemagne, – 2,7 % en France, – 6,7 % en Italie et – 6,4 % en Espagne. A contrario, la forte reprise du marché automobile aux Etats-Unis (+ 13 % en 2012) est une belle illustration du redressement de l’industrie américaine.
«Cet écart s’explique en partie par des différences structurelles de compétitivité, commente Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes, à court terme, il tient surtout à la différence de dynamique de la demande interne, durablement en berne en Europe, et ce faisant, aussi aux spécificités des stratégies à l’international des secteurs clés de l’économie.»
1. L’industrie européenne globalement en rechute
La résistance de quelques secteurs ne compense pas les difficultés des grands secteurs trop dépendants des marchés européens en crise.
L’automobile et la construction accusent une forte dégradation.
«Alors que le marché de l’automobile renoue avec une croissance de + 4 % au niveau mondial en 2012, le marché européen affiche sa cinquième année consécutive de baisse, à – 8 %, allant jusqu’à – 14 % en France», explique Nicolas Delzant, président du directoire d’Euler Hermes France. Dans un climat tendu de restructurations massives, les prévisions pour 2013 sont peu réjouissantes ; le marché devrait enregistrer une nouvelle baisse de – 3 à – 5 %. Le marché de la construction est également en difficulté faute d’investisseurs et malgré des taux d’intérêt au plus bas, affichant une contraction de – 5,3 % par rapport à 2011.