L’engouement des investisseurs pour les valeurs technologiques, tout comme les valorisations atteintes par les introductions dans le domaine, ne sont pas sans rappeler la période qui avait abouti à la crise Internet des années 2000. Toutefois, en France, il y a encore peu de raisons de s’inquiéter.
Treize ans après avoir provoqué une crise boursière majeure à l’échelle mondiale, les valeurs technologiques commencent de nouveau à susciter des inquiétudes dans les marchés. L’indice du Nasdaq Composite, qui avait progressé de 25 % sur neuf mois jusqu’au 5 mars dernier pour atteindre son plus haut historique depuis l’an 2000, a subitement dévissé de 6,3 % en un mois, suite aux annonces par plusieurs entreprises du secteur de plans d’investissements lourds et coûteux. Certes, la hausse récente n’a rien à voir avec celle de la bulle Internet : en 2000, ce même indice avait augmenté de 165 % en l’espace de deux ans. Il n’empêche que les valorisations des sociétés cotées au Nasdaq rappellent tout de même dangereusement l’emballement du marché de l’époque. Ainsi, parmi les valeurs les plus connues, Facebook, qui est entré en Bourse en 2012 alors qu’il accusait encore des pertes, affiche désormais une capitalisation boursière de 150 milliards de dollars, soit plus de 100 fois son résultat net de 2013 (1,49 milliard de dollars).
Plus impressionnant encore, Twitter, introduit fin 2013 sur le NYSE, affiche une capitalisation boursière de 18,7 milliards de dollars, alors que ses pertes s’élevaient à 645 millions de dollars fin 2013. Mais cette tendance ne concerne pas seulement les valeurs les plus emblématiques du secteur. Des entreprises technologiques de taille et de réputation plus modeste arrivent de nouveau à accéder aux marchés financiers sans que leur absence de rentabilité...