Avec plus de 20 ans d’expérience dans l’assurance fraude, Michel van Swieten, expert fraude chez Euler Hermes, commente les résultats de l’étude Euler Hermes / DFCG sur la fraude externe, menée pour la première fois cette année auprès de 200 DAF. Un phénomène qui connait une augmentation sans précédent et qui fait l’objet d’une très forte médiatisation.
L’étude fait ressortir un véritable harcèlement des entreprises françaises. Les fraudeurs tentent plusieurs fois de suite… jusqu’à la faille ?
Michel van Swieten, expert fraude, Euler Hermes : C’est exactement ça ! Les entreprises françaises sont victimes, les unes après les autres, de criminels en col blancs, qui enquêtent parfois très longtemps sur leurs « proies » et connaissent parfaitement les rouages internes. Ils cherchent des informations sur les réseaux sociaux, et parviennent à obtenir des données confidentielles en s’introduisant dans les systèmes d’information de l’entreprise. Ils tentent alors plusieurs fois de suite de détourner de l’argent, en usurpant l’identité du président, d’un fournisseur, d’un bon client… L’usurpation d’identité arrive clairement en tête des tentatives de fraude. Le recours à des virus, mentionné dans le top 5 des principales fraudes, est souvent un préalable, pour capter des informations sensibles. Ce phénomène, relativement récent, est piloté des groupes organisés très professionnels, qui œuvrent depuis l’étranger – souvent des pays d’où ils ne peuvent pas être extradés. Quoiqu’il arrive, ils ont évidemment organisé leur insolvabilité, la chance de récupération après une fraude est donc quasi nulle.
Comment se prémunir de ce type d’attaque ?
Michel van Swieten : Pour que ce phénomène soit connu des autorités, et qu’il soit ainsi mieux combattu, je conseille aux entreprises de porter plainte contre X, même lorsqu’il s’agit d’une tentative de fraude qui a été déjouée. Puis, il y a quelques bonnes pratiques à mettre en place, comme des systèmes de double signature ou de signature électronique. Mais les procédures ne...