A la faveur de la sortie de crise, entreprises et fonds d’investissement ont été, cette année, extrêmement actifs sur le front des fusions-acquisitions en France. Les premières ont ajusté leurs périmètres opérationnels pour s’adapter au contexte de la reprise. Les seconds ont cédé des actifs dans un environnement trés porteur pour les valorisations.
Avec plus de 210 milliards d’euros d’opérations impliquant au moins une contrepartie tricolore à la mi-novembre, le marché français des fusions-acquisitions a d’ores et déjà signé sa meilleure performance annuelle depuis… 2007 ! Cette dynamique s’inscrit dans la continuité d’un second semestre 2020 euphorique, coïncidant avec l’amorce de la reprise : entre juillet et septembre de l’année dernière, les fusions-acquisitions françaises avaient atteint leur plus haut trimestriel en dix ans, d’un montant cumulé de 63,2 milliards d’euros. Elle est alignée, de surcroît, sur la tendance mondiale. « Au cours des dix derniers mois, environ 500 milliards de dollars d’opérations ont été réalisés par mois en moyenne à l’international, contre 200 à 300 milliards avant la crise sanitaire, indique Maja Torun, responsable de la banque de financement et d’investissement de J.P. Morgan en France. D’ici à décembre, le marché mondial du M&A pourrait approcher les 6 000 milliards de dollars, un plus haut historique bien supérieur au précédent record de 2007, de l’ordre de 4 600 milliards de dollars. »
Les grandes entreprises françaises ont été extrêmement actives depuis janvier dernier. Pas moins d’une vingtaine d’opérations supérieures à 1 milliard d’euros ont été lancées ou closes sur la période, soit davantage qu’en 2019 et 2020. Les PME et ETI tricolores, très entreprenantes elles aussi, ont participé de leur côté à quelque 1 650 deals de moins de 500 millions d’euros, pour environ 40 milliards d’euros. « Ce montant est en augmentation de 25 % sur un an », détaille Stéphane Krief, responsable fusions-acquisitions midcaps chez Société Générale.