Les tests de dépréciation sur les goodwill sont loin de faire l’unanimité. Les praticiens veulent profiter de l’examen post-application de la norme IFRS 3 sur les regroupements d’entreprises pour revenir à la méthode classique de l’amortissement.
Le 30 janvier dernier, l’IASB a publié un document de travail invitant les professionnels à faire connaître d’ici le 30 mai prochain leur opinion sur les premières années d’application d’IFRS3 et à remonter d’éventuelles difficultés. Cette norme, en vigueur en Europe depuis 2009, porte sur le traitement comptable des regroupements d’entreprise. Elle décrit la manière dont il convient d’identifier l’acquéreur, déterminer la date d’acquisition, de comptabiliser et d’évaluer les actifs identifiables acquis, les passifs repris et toute participation ne donnant pas le contrôle dans l’entreprise acquise. Aussi, et surtout, elle abandonne le classique amortissement du goodwill au profit d’un test de dépréciation (ou test d’impairment) annuel.
Un effet double porte de saloon
Dans son papier, l’IASB n’interroge pas les praticiens sur l’esprit de la norme mais plutôt sur des questions d’application, par exemple sur la difficulté à distinguer l’acquisition d’un business et celle d’actifs isolés, l’utilité éventuelle de comptabiliser les immobilisations incorporelles séparément, la pertinence du modèle de test de dépréciation. Il n’empêche, l’essentiel du débat se concentre sur tout autre chose que l’éventuelle correction à la marge de quelques aspects ayant révélé des difficultés à l’usage. Lors de la conférence IMA du 8 avril consacrée à IFRS3, Emmanuel Paret associé de KPMG a indiqué que selon une étude réalisée par son réseau auprès d’un échantillon d’acteurs concernés par cette question, il ressort qu’une majorité de praticiens plaident vigoureusement en faveur d’un retour à la procédure d’amortissement du goodwill.