Pour acquérir la biotech canadienne Clementia Pharmaceuticals, Ipsen utilisera des instruments financiers peu courants : les certificats de valeur garantie (CVG). Ceux-ci permettront au groupe de fractionner le montant versé aux actionnaires et d’atténuer les risques liés au développement clinique d’un actif stratégique.
En se portant acquéreur de la biotech canadienne Clementia Pharmaceuticals, spécialisée dans le traitement de pathologies osseuses et cotée au Nasdaq, Ipsen s’apprête à réaliser une opération non seulement stratégique lui permettant de renforcer sa présence sur le segment des maladies rares, mais également inhabituelle par son financement. En effet, le groupe biopharmaceutique français (2,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018) aura recours à des instruments mobilisables dans le cadre d’offres publiques d’achat ou d’échange relativement peu usités de nos jours, permettant de fractionner le paiement d’une transaction : les certificats de valeur garantie (CVG).
Concrètement, Ipsen versera dans un premier temps 25 dollars pour chaque titre détenu par les actionnaires de la biotech. Un prix qui représente une prime de 77 % par rapport au cours moyen de l’action sur les 30 jours de cotation ayant précédé l’annonce du deal, et qui porte le montant initial de l’opération à 1,03 milliard de dollars (907 millions d’euros). A ce versement liminaire seront adjoints des titres de créance, les CVG, qui ouvriront droit au versement d’un complément de prix de 6 dollars par certificat sous réserve de l’enregistrement auprès de la Food and Drug Administration (FDA) d’une nouvelle indication en cours de développement pour le Palovarotène, molécule phare de Clementia. «Grâce à ce dispositif, nous atténuerons les risques éventuels liés au développement clinique de cet actif», indique Aymeric Le Chatelier, vice-président exécutif et directeur financier groupe d’Ipsen.