La Banque centrale européenne estime que le soutien à la croissance en zone euro n’est plus vraiment de son ressort, mais qu’il relève des politiques budgétaires.
Quelle sera la croissance de la zone euro en 2022 ? Au vu des incertitudes économiques provoquées par la guerre en Ukraine, toute prévision paraît aujourd’hui hasardeuse. Prenant en compte les dernières informations, concernant notamment l’envolée du prix du pétrole, les économistes tablent aujourd’hui sur une hausse du PIB de l’ordre de 3 %, contre une prévision de +·4 % avant le déclenchement du conflit. La Banque centrale européenne (BCE), elle, reste beaucoup plus optimiste. Elle a revu de 4,2 % à 3,7 % sa prévision de croissance. Une donnée sur laquelle la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a très peu insisté au cours de sa conférence de presse suivant la réunion du Conseil des gouverneurs, le 10 mars dernier. En revanche, Christine Lagarde a souligné à maintes reprises l’envolée de l’inflation. Alors que les économistes de la BCE prévoyaient en décembre une hausse des prix dépassant à peine 3 % pour 2022 (3,2 %), ils tablent désormais sur 5,1 %. La présidente de la BCE relève que cette hausse des prix provient des tarifs de l’énergie, mais pas seulement : le prix des produits industriels dérapent aussi. Et cette inflation, si elle doit bien sûr retomber fortement en 2023, à 2,1 % selon les experts de Francfort, restera proche de la cible de long terme de la Banque centrale, à savoir 2 %. Autrement dit, il n’est plus nécessaire de mettre en œuvre une politique monétaire très souple pour atteindr...