En France, le marché des fusions-acquisitions d’ampleur s’est montré peu dynamique depuis janvier en raison de la détérioration du contexte économique. A contrario, plusieurs « jumbo deals » ont été bouclés aux Etats-Unis, mais seulement grâce à la mobilisation de dispositifs permettant de sécuriser la position des acquéreurs. Les prochains mois s’annoncent difficiles pour ce segment du M&A mondial.
Après une année 2021 record, le marché français des fusions-acquisitions a plutôt bien résisté à la détérioration de la conjoncture économique au cours des trois premiers trimestres de 2022. Le montant des opérations impliquant au moins une contrepartie tricolore ne s’est contracté que de 20 % en valeur sur la période, à 115 milliards d’euros, alors que, dans le même temps, le M&A européen a accusé un recul annuel de plus de 35 %, à 910 milliards d’euros. Le nombre de ces opérations a même augmenté, de plus de 4 %. Toutefois, cette dynamique a été portée essentiellement par des rapprochements de petite ou moyenne taille, à l’instar de l’acquisition des activités dédiées à la santé familiale d’Ipsen par Mayoly Spindler pour 350 millions d’euros... Exception faite du rachat de Leaseplan par ALD Automotive (dont la finalisation devrait intervenir dans les prochains mois), de Reden Solar par un consortium d’investisseurs – dont l’Australien Macquarie Asset Management – et de Lyntia Networks par Axa Investment Managers et Swiss Life Asset Managers pour respectivement 4,9, 2,7 et 2 milliards d’euros, les fusions-acquisitions d’ampleur se sont, de leur côté, faites plutôt rares dans l’Hexagone depuis janvier.
Cette situation contraste avec celle de l’an dernier. « En 2021, une trentaine d’opérations supérieures à 2 milliards d’euros avaient été annoncées, dont une dizaine impliquant des fonds de private equity », se souvient Patrick Perreault, responsable fusions-acquisitions de...