Le ralentissement économique dans les zones émergentes entraîne une hausse du nombre de défauts des entreprises exportatrices. Si ces dernières demeurent attirées par des perspectives de croissance de leur activité, elles doivent prendre davantage en considération les risques de paiement dans ces pays.
«Au mois de février, l’un de nos clients, une grosse PME dans la prestation de service, a perdu l’intégralité d’une créance d’environ 100 000 euros, en raison du dépôt de bilan de l’un de ses débiteurs brésiliens», relate Denis Le Bossé, président du cabinet de recouvrement Arc. Un cas de moins en moins isolé ces derniers mois. «Depuis l’année dernière, les assureurs enregistrent une hausse sensible du nombre de sinistres et d’incidents de paiements, en particulier en Chine et au Brésil», confirme Céline Vavon, directeur du département crédit et risques politiques d’Aon France. Les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont ainsi vu leur notation dégradée par le courtier en assurance dans son classement 2014 des risques pays. Depuis l’été dernier, ils souffrent en effet d’un nouveau ralentissement de leur croissance conjugué à une dégradation de leurs devises. En conséquence, la détérioration des conditions de paiement impacte négativement la trésorerie et les marges des entreprises qui exportent vers ces pays. «Le taux de dépréciation des créances douteuses dans les pays émergents dépasse souvent 2 % du chiffre d’affaires réalisé localement par les entreprises, soit le double du niveau en Europe», évalue Adil Lahlou, directeur associé du cabinet de conseil en optimisation de fonds de roulement, REL France.
80 % des retards de paiements supérieurs à six mois deviennent des impayés
Le ralentissement économique généralisé dans les émergents masque toutefois des différences de nature des risques d’un pays à l’autre. En Chine notamment, les...