Si le redémarrage de l’activité de nombreux groupes va permettre aux trésoriers de relancer des projets de modernisation de leurs outils et d’optimisation de leurs process, leur feuille de route pour 2021 reste néanmoins largement imprégnée des leçons de la crise. Ainsi, la gestion du cash et le renforcement des systèmes de prévision de trésorerie seront centraux dans les prochains mois, au même titre que la lutte contre la fraude qui est en forte recrudescence.
Pour ce directeur financement et trésorerie d’un groupe du CAC 40, la crise aura eu au moins un bénéfice : « Aujourd’hui, plus un seul de mes collègues ne me demande en quoi consiste mon poste et en quoi il est utile pour l’entreprise ! » Il est vrai que la pandémie aura offert aux trésoriers l’opportunité de jouer un premier rôle dans la gestion de crise, leur conférant ainsi la reconnaissance de leurs dirigeants. A tel point que certains d’entre eux ont récemment obtenu des revalorisations salariales, voire l’autorisation de recruter de jeunes collaborateurs pour renforcer leurs équipes. De fait, lorsque l’activité s’est brutalement arrêtée en mars dernier avec l’instauration de la première vague de confinement, le renforcement des liquidités et la préservation du cash sont devenus cruciaux. « Si tant d’entreprises ont survécu, c’est certes grâce au soutien des Etats, mais aussi un peu grâce à nous, les trésoriers, qui avons su maintenir le bateau à flot ! », soutient l’un d’entre eux, non sans fierté.
Beaucoup de trésoriers ont abordé 2021 avec une relative sérénité, même si le haut degré d’incertitudes persistantes les incite à la prudence.
En raison de perspectives commerciales toujours incertaines et d’un poste client le plus souvent dégradé, les positions et les prévisions de cash feront toujours l’objet d’une vigilance exacerbée. Mais, en parallèle, la généralisation du télétravail rendra nécessaire l’accélération de la transformation digitale, surtout dans un contexte marqué par une augmentation préoccupante du risque de fraude et d’attaques cyber. Loin d’être reléguées au second plan, la prise en compte croissante des problématiques ESG et l’innovation des moyens de paiement se positionneront en bonne place dans l’agenda de nombreux responsables.