Depuis quelque temps, le risque de fraude fait couler beaucoup d’encre. Multiplication des cas, impacts conséquents, évolution du phénomène : les entreprises sont de plus en plus nombreuses à être attaquées. Sébastien Hager, responsable souscription assurance fraude chez Euler Hermes France, dresse le panorama du risque de fraude.
Selon vous, le risque de fraude menace-t-il toujours les entreprises françaises ?
D’après notre étude, menée en partenariat avec la DFCG auprès de 200 directions financières, plus de huit entreprises sur dix déclarent avoir été victimes d’au moins une tentative de fraude au cours de l’année écoulée. C’est le signe que le risque de fraude représente toujours une menace pour les entreprises françaises. On constate aussi que la pression s’intensifie : 25 % des sondés ont subi plus de 10 tentatives de fraude en 2016. Mais le plus inquiétant, c’est que beaucoup de tentatives finissent par aboutir. En effet, 20 % des entreprises interrogées ont subi au moins une fraude avérée l’an passé. Face à ce phénomène, toutes les entreprises sont concernées. Peu importe leur taille, peu importe leur secteur, toutes doivent se montrer vigilantes pour prévenir d’éventuelles attaques.
Peut-on dire du risque de fraude qu’il a évolué au cours des dernières années ?
La fraude par usurpation d’identité (faux président, faux client, faux fournisseur, etc.) reste la plus courante et la plus connue. Elle relève d’un mécanisme sur mesure : le fraudeur cible une entreprise, récolte de l’information, puis se fait passer pour un partenaire de l’entreprise ou son dirigeant afin de détourner une importante somme d’argent. En cela, il s’agit d’un type de fraude qui nécessite une bonne connaissance de l’organisation et des hommes.
Mais parallèlement, on assiste depuis plusieurs mois à l’explosion de la cybercriminalité : 57 % des entreprises interrogées lors de notre enquête déclarent avoir subi une cyberattaque en 2016, alors qu’elles n’étaient que 32 % lors de la...