Annoncé depuis près de deux ans par la place de Paris, le véhicule de titrisation de prêts de PME a effectué, le mois dernier, ses premières émissions. Ce dispositif doit notamment permettre aux établissements bancaires de lever des fonds plus facilement sur les marchés financiers, avec pour objectif final de les allouer au financement de l’économie.
Après le lancement des deux fonds de place «Novo», fin 2013, puis la création du PEA-PME et la constitution de la charte des placements privés en euros, au premier trimestre 2014, un nouvel outil destiné à relancer le financement des petites et moyennes entreprises vient de voir le jour en France. Lancé dans un relatif anonymat le mois dernier, «Esni», comme il a été baptisé – pour «Euro Secured Notes Issuer» –, revêt pourtant une importance majeure. En effet, il pourrait permettre d’allouer, chaque année, plusieurs dizaines de milliards d’euros à destination des PME ! Derrière ce nom abscons se cache en réalité le véhicule de titrisation de prêts de PME, sur lequel la place de Paris travaille depuis 2012. Pour son opération inaugurale, qui s’est déroulée le 11 avril, celui-ci a émis 2,65 milliards d’euros – sur des maturités allant d’un mois à trois ans. De nouvelles émissions sont d’ores et déjà prévues au cours des prochaines semaines.
Un double objectif
Les attentes suscitées par ce dispositif, unique en Europe, sont fortes. Esni consiste, pour les banques françaises et européennes qui le souhaitent, à apporter à ce fonds de titrisation des créances de qualité qu’elles détiennent sur des entreprises de taille limitée. Même si ces prêts restent au bilan des banques, ce transfert permet à ces dernières soit de recevoir un montant de cash équivalent à celui de leurs créances, soit de souscrire des titres émis par le véhicule. Ceux-ci peuvent alors être utilisés comme garantie (collatéral) afin...