Le nombre de procédures collectives a enregistré une baisse de 6 % l’an dernier, selon une récente étude du cabinet Deloitte. La tendance va-t-elle se poursuivre en 2018 ?
La dynamique devrait être sensiblement identique cette année. Quoique aucune donnée n’existe, confidentialité des opérations oblige, nous constatons parallèlement, sur la base de nos discussions avec les acteurs de la restructuration, une diminution marquée des procédures amiables. En corollaire, la baisse des défaillances d’entreprises constatée ces dix-huit derniers mois se traduit par une réduction du nombre d’emplois directement menacés.
Quelles sont les raisons de cette embellie ?
Celle-ci découle directement de l’amélioration de la conjoncture, même si certains secteurs comme la distribution avec le retail textile ou les services pétroliers demeurent fragilisés, l’un par le bouleversement des modes de consommation et la montée en puissance de nouveaux concurrents, l’autre par la chute puis la relative stagnation, pas si lointaines, du prix du baril de pétrole. Elle s’explique également par une abondance retrouvée de liquidités en provenance des banques, des marchés et des acteurs du capital-investissement, qui crée des conditions favorables au financement par endettement, aux recapitalisations ou aux acquisitions, lesquels permettent de répondre à des situations de déséquilibre bilanciel. Enfin, l’apparition de nouveaux acteurs sur le marché du retournement, les hedge funds, acheteurs de créances sur le marché secondaire à des prix décotés et par ailleurs disposés à injecter du cash dans les structures, sert globalement les entreprises en difficulté.
En 2016, la Commission européenne a proposé un projet de directive visant à harmoniser les réglementations nationales en matière d’insolvabilité. Où en est l’élaboration de ce texte ?
La phase de consultation entre les 28 pays de l’UE se poursuit...