Face à des retards de paiement qui restent élevés en France, l’externalisation du recouvrement de créances auprès de spécialistes séduit un nombre croissant d’entreprises. Une tendance qui pourrait se renforcer sous l’impulsion d’évolutions législatives.
Selon le dernier rapport que vient de publier l’Observatoire des délais de paiement, les PME perdraient 16 milliards d’euros par an en raison des retards de paiement. «Ce constat est d’autant plus alarmant que les conséquences de ces retards sur les trésoreries des entreprises peuvent être fortement préjudiciables, au point parfois de conduire à des défaillances», rappelle Denis Le Bossé, président du Cabinet Arc. Selon Altares, un retard de paiement de plus de trente jours multiplie en effet par six le risque de défaillance d’une entreprise ! «Pour justifier ces retards, les entreprises invoquent souvent des litiges mais aussi, de plus en plus, des procédures administratives internes liées au traitement des factures fournisseurs, telle qu’une gestion comptable réalisée à partir de centres de services à l’étranger», explique Guillaume Baudoux, directeur associé de la société de recouvrement Order to Cash.
Des créances confiées plus tôt
Ce contexte incite donc les entreprises à faire évoluer la gestion de leur poste clients. «Toutes les entreprises ont désormais la volonté de recouvrer plus rapidement leurs créances pour alimenter leur besoin en fonds de roulement, améliorer leur trésorerie et sécuriser leur poste client, signale Anne Williart, directrice générale d’Intrum Justitia. Elles tendent à cet effet à nous confier leurs créances de plus en plus tôt.» Un constat dressé par l’ensemble de la profession, qui note également une progression de leur activité. «Le recours aux prestataires spécialisés pour...