De nombreuses sociétés, principalement dans les secteurs du BTP et de l’informatique, n’ont pas accès à l’affacturage à cause du caractère «atypique» de leurs créances. Mais les factors acceptent de plus en plus souvent de prendre en charge ces dernières. Cette tendance pourrait s’accélérer à partir du 1er octobre 2015 suite à l’extension de la garantie de Bpifrance portant sur ce type de factures.
«J’ai essayé d’avoir recours à l’affacturage il y a quelques années mais aucun factor n’a accepté de prendre en charge mes créances, se souvient Richard Thiriet, président de la société spécialisée dans l’industrie métallurgique CNI (3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014). J’ai donc dû me résoudre à contracter un crédit bancaire pour financer mon besoin en fonds de roulement.» Si environ 40 000 entreprises externalisent actuellement la gestion de leur poste client en France, elles sont nombreuses à ne pas pouvoir le faire dès lors que leurs factures sont considérées comme «atypiques» par les factors. «Il s’agit principalement de facturations intermédiaires (acomptes, bons de commande, situations de travaux, etc.) qui portent sur des prestations qui n’ont pas encore été totalement réalisées», explique Patrice Coulon, vice-président de la commission affacturage de l’Association française des sociétés financières (ASF). Dans le BTP et l’informatique, les deux secteurs les plus concernés, il s’agit principalement de prestations de construction, de maintenance et d’assistance concernant des bâtiments et des systèmes d’information.
Des créances risquées
Si les factors sont aussi réticents à prendre en charge ces créances, c’est parce que leur risque de non-recouvrement est plus élevé que celui des factures «classiques». «Comme le client paie sa dette en plusieurs tranches au fur et à mesure de l’avancement des travaux, nous devons supporter un risque de litige potentiel entre les deux...