Dans une décision du 18 décembre, la commission des sanctions de l’AMF a infligé 2 millions d’euros de sanction à Faurecia et 100 000 euros à son président. Il leur est reproché d’avoir piloté le consensus des analystes en 2012 pour éviter un «profit warning».
Le règlement général de l’AMF est formel, ce que l’on communique aux analystes financiers doit être aussi accessible au public, c’est le principe de l’égalité d’accès à l’information. Un principe que l’AMF a décidé, fin décembre, de rappeler avec fermeté à l’occasion de l’examen du cas Faurecia.
Le 24 avril 2012, à l’occasion de la publication de ses résultats du premier trimestre, Faurecia annonce une prévision de marge opérationnelle pour 2012 comprise entre 610 et 670 millions d’euros. Jusque-là rien à redire, sauf que, lors de la conférence téléphonique qui suit avec les analystes, le directeur financier aurait précisé, à la demande des analystes, que tout dépendrait de l’évolution de la production européenne et qu’elle serait sans doute plus proche du bas de la fourchette. Mal lui en a pris car, pour l’AMF, s’il connaissait cette information, il aurait dû la communiquer à l’ensemble du marché et pas seulement à une poignée d’analystes financiers. Un lien permettait au public d’accéder, sur le site Internet, à un enregistrement, se défend la société, attestation du prestataire informatique à l’appui. Problème, le site a été réorganisé, il n’y a plus de lien. Des journalistes ont également assisté à la conférence, tente encore Faurecia. En vain. Pour l’AMF, si la prévision est de 610 millions et que le communiqué évoque une fourchette de 610 à 670 millions, alors l’information n’est pas «exacte, précise et...