Une poignée de jeunes députés «macronistes» truste les dossiers économiques. Issue de HEC ou Polytechnique, la nouvelle génération est réputée très favorable aux entreprises. Mais dure en affaires...
Le vol pour Paris est annoncé. Roland Lescure attend l’embarquement à l’aéroport de Montréal cette fin juin 2017 quand il ouvre un mail sur son smartphone. Un formulaire «typeform» envoyé par son parti, La République en Marche, qui lui demande quel poste il souhaite occuper à l’Assemblée nationale. Ce grand quinqua chauve vient à peine d’être élu député des Français d’Amérique du Nord, le week-end précédent, et il se prépare à rentrer au pays. Son choix est vite fait. Ce sera la commission des Affaires économiques.
Une évidence pour cet ancien élève de Polytechnique et de l’ENSAE, diplômé de la London School of Economics. Après un parcours chez Natexis et Groupama AM, Roland Lescure sort de huit années passées à la vice-présidence exécutive de la Caisse de dépôt et placement, le deuxième fonds de pension canadien, auréolé de résultats financiers flatteurs. Une semaine après, le groupe LREM le nomme président de la commission après l’avoir auditionné ainsi que ses concurrents. Il l’emporte face à un ex-socialiste rompu au jeu parlementaire. Son CV en béton et son discours tourné vers l’international ont fait la différence.
Neuf mois plus tard, en ce début de printemps 2018, l’ancien économiste est l’homme qui monte au Palais-Bourbon.«J’ai l’impression que je commence à avoir une certaine influence sur le cours des choses en France», confiait-il au site nord-américain Frenchmorning début mars. L’Elysée et Matignon l’ont tôt repéré et le sollicitent sur son champ de compétences… très large ! De l’agriculture à la finance en passant par le logement. Il a attaqué tous ses dossiers avec détermination.