Sous l’effet de la nouvelle réglementation européenne et de l’émergence de fintechs, le secteur des paiements entame actuellement une véritable mutation. Celle-ci devrait largement profiter aux entreprises, en permettant de baisser le coût des transactions et d’accélérer l’encaissement des fonds. Néanmoins, la libéralisation de ce marché tend également à créer des incertitudes, notamment en matière de sécurité.
21,2 milliards d’euros ! C’est le montant maximal que la société américaine Visa Inc. s’est engagée à verser pour acquérir le système de paiement Visa Europe, exploité depuis 2004 par plus de 3 500 banques européennes dans le cadre d’une association autonome. Un investissement significatif qui n’est pas seulement motivé par la volonté d’être présent en Europe : pour Visa Inc., il devenait impératif de constituer un groupe plus puissant financièrement, afin de pouvoir résister face à une concurrence qui s’exacerbe dans le secteur des paiements.
Ce dernier est en effet actuellement en pleine effervescence. La start-up américaine Square, spécialisée dans le e-paiement mobile, vient par exemple de lancer son introduction en Bourse outre-Atlantique, qui la valorise à plus de 4 milliards de dollars. Après avoir déployé il y a un an son service de paiement sans contact «Apple Pay» aux Etats-Unis, puis au Royaume-Uni en juillet dernier, Apple a confirmé qu’il le proposerait prochainement en Europe. En France, Orange s’est également positionné sur ce créneau. Depuis le mois dernier, l’opérateur téléphonique commercialise une offre de paiement mobile sans contact en partenariat avec Visa, baptisée «Orange Cash». Autant d’initiatives auxquelles viennent s’ajouter des démarches initiées par les banques françaises soit en solo, soit à plusieurs (PayLib, SEPAmail…) ainsi que par de nombreuses fintechs (Leetchi, Paytop…), qui fournissent aux consommateurs et aux entreprises des solutions de paiement innovantes, le plus souvent basées sur la technologie NFC (sans contact).