Combinant une dette senior et une dette mezzanine en une seule ligne, la dette unitranche a, jusqu’à présent, été peu utilisée en France. Selon les spécialistes en financements LBO, cette situation devrait rapidement évoluer. Mais la restructuration financière que vient de réaliser l’un des premiers bénéficiaires de ce produit pourrait freiner son développement.
C’est un premier coup dur pour la dette unitranche, en France. Sous l’effet d’une baisse de son Ebitda d’environ 15 % sur un an, le laboratoire d’analyses médicales Biomnis (257,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012) s’est retrouvé dans l’incapacité d’honorer son échéancier, établi sur la base d’un business plan plus ambitieux. Or la société, sous LBO, avait été l’une des premières entreprises françaises à bénéficier, en 2011, d’une ligne de crédit de ce type mêlant une dette senior et une dette mezzanine, dite «dette unitranche» (voir encadré). Le financement, fourni par AXA Private Equity, s’élevait à 100 millions d’euros sur six ans, auxquels s’ajoutait une autre ligne destinée à financer des acquisitions, d’un montant utilisable maximum de 50 millions d’euros. A l’issue d’un protocole d’accord mené par un mandataire judiciaire ad hoc, la société Bio Alfras, dont AXA Private Equity est l’un des principaux créanciers, vient de prendre le contrôle du groupe à hauteur de 95 % du capital, au détriment de Duke Street. Ce dernier ainsi qu’AXA Private Equity se sont également engagés à injecter de nouvelles liquidités. En outre, AXA Private Equity s’est résolu à consentir à Biomnis un différé dans le paiement des intérêts.
Même si cette restructuration ne s’est pas traduite par un abandon de créances, elle pourrait toutefois avoir des répercussions sur le développement de la dette unitranche. Apparu en France pour la première fois en 2007, dans le cadre du LBO sur le...