Plusieurs mesures ont récemment été mises en place au niveau européen pour renforcer la fiabilité de l’information extra-financière des entreprises. Si ces avancées doivent permettre de mieux cerner les performances de ces dernières en la matière, elles impliquent toutefois la mise en œuvre d’importants chantiers préparatoires.
Depuis plusieurs années, des réglementations successives cherchent à donner un cadre aux données extra-financières publiées par les entreprises. Malgré ces efforts législatifs, il est encore bien souvent difficile pour ces dernières de savoir ce qu’elles doivent présenter ou non. « Actuellement, aucune norme n’encadre à strictement parler l’information extra-financière des sociétés, et les initiatives sur lesquelles elles s’appuient pour présenter leurs indicateurs sont très variées, rappelle Lise Chorques, directrice générale d’Acteo, l’Association pour la participation des entreprises à l’harmonisation comptable internationale. De plus, on constate que beaucoup d’informations peuvent ne pas trouver concordance dans les états financiers, ce qui a pu conduire naturellement à une forme de “greenwashing” dans les reportings extra-financiers. »
Une situation d’autant plus problématique que les investisseurs et les banquiers voient eux-mêmes leurs exigences sur ces sujets se renforcer. « Ils auront de plus en plus besoin de données fiables et comparables pour flécher leurs financements vers des sociétés qui s’inscrivent dans une démarche de développement durable », poursuit Lise Chorques.
Trois évolutions réglementaires à suivre
Consciente de ces enjeux, la Commission européenne a depuis un an entrepris plusieurs réformes afin de fiabiliser ces données. Ainsi, le 22 juin 2020, un règlement européen d’ampleur en matière d’information extra-financière était publié portant sur la taxonomie des activités vertes. Son objectif...