Grâce à un troisième trimestre marqué par plusieurs opérations de croissance externe significatives, les volumes sur le marché français des fusions-acquisitions s’inscrivent en hausse de 35 % sur un an. Mais ce regain d’activité se concentre sur certains actifs, principalement ceux exposés à l’international.
Les banquiers d’affaires français retrouvent le sourire. Après un exercice 2012 calamiteux pour le marché hexagonal des fusions-acquisitions, marqué par un effondrement des volumes de 40 %, à 82,5 milliards d’euros, l’activité redémarre : entre janvier et novembre, ces derniers ont en effet dépassé 110 milliards d’euros.
Un dynamisme qui doit beaucoup aux opérations annoncées durant l’été. Avec, notamment, le rapprochement entre Publicis et Omnicom (19,3 milliards de dollars), l’acquisition d’Invensys par Schneider Electric (4,6 milliards de dollars) et celle de l’italien Loro Piana par LVMH (2,6 milliards de dollars), le montant des transactions impliquant une société française a dépassé 40 milliards d’euros en juillet !
Une tendance qui, à en croire les spécialistes, ne faiblit pas. «Depuis la période estivale, le marché français est en nette accélération, témoigne Bertrand Peyrelongue, global head of M&A chez Crédit Agricole CIB. Tandis que la remontée récente des valorisations incite les vendeurs potentiels à examiner les offres de reprise, nous constatons un regain d’intérêt de la part des investisseurs étrangers, notamment japonais, pour des actifs européens, notamment français.»
Des valorisations élevées
Toutefois, malgré l’embellie constatée au cours des cinq mois précédents, certains banquiers se montrent plus mesurés. «Même si le marché français des fusions-acquisitions est clairement dans une phase de rebond, on ne peut toutefois pas parler d’euphorie», relativise Hubert Preschez, responsable du corporate finance France au sein de Société Générale Corporate & Investment Banking.