Alors que les entreprises désireuses de contracter une dette senior n’étaient généralement pas appelées à obtenir un rating de crédit, elles y sont de plus en plus souvent incitées, afin de bénéficier des meilleures conditions de financement.
«C’est notre quatrième LBO successif, et pourtant, c’est la première fois que nous avons dû obtenir un rating d’une agence de notation afin de lever de la dette senior.» Ce constat de Pierre Revel-Mouroz, directeur administratif et financier de Ceva Santé Animale, qui vient de boucler une nouvelle opération de reprise avec effet de levier, peut paraître étonnant. Jusqu’alors, il était en effet inutile d’être noté pour contracter ce type d’emprunt. «Toutefois, les banques arrangeuses conseillent de plus en plus souvent à leurs clients de se soumettre à l’exercice», remarque Thibéry Gleizes, managing director chez Crédit Agricole CIB.
Une tendance qui s’explique avant tout par le fait que les fonds de titrisation, comme les véhicules de collateralized loan obligation (CLO), après avoir disparu pendant la crise financière, sont revenus cette année sur le marché du financement LBO. «Désormais ces derniers participent de plus en plus souvent aux financements seniors que nous arrangeons», explique Imed Ben Romdhane, global head of sponsor coverage chez Natixis. Or ces acteurs doivent suivre des politiques d’investissement très strictes. «Même s’ils se montrent de prime abord très intéressés par les dettes que nous syndiquons, ils renoncent finalement à y souscrire si la société ne présente pas au moins deux ratings émis auprès des principales agences de notation», témoigne Thibéry Gleizes. En effet, pour ces véhicules, cette information est indispensable.«Ils ont besoin que les...