Après vingt mois d’attente, l’EFRAG, le comité européen en charge de l’approbation des IFRS, a annoncé en juillet la nomination de son président. C’est un Français, l’ancien député européen Jean-Paul Gauzès, qui a été choisi.
Le nouveau président de l’EFRAG n’est pas un inconnu dans le monde de la comptabilité. Elu le 1er juillet dernier, Jean-Paul Gauzès, ancien député européen (UMP-PPE de 2004 à 2014), s’est en effet beaucoup investi dans la réforme européenne de l’audit, initiée en 2010 par Michel Barnier, alors commissaire européen au marché intérieur, et adoptée au printemps 2014. Agé de 69 ans, cet ancien avocat à la cour, également diplômé en sciences économiques, a occupé le poste de directeur juridique et fiscal de Dexia de 1998 à 2007. Il connaît aussi bien le monde de l’entreprise que les rouages des institutions européennes.
Défendre l’intérêt public européen
Cette élection intervient à un moment charnière dans l’histoire de l’EFRAG. Association de droit privé belge financée à 60 % par la Commission européenne et 40 % par des parties privées, l’EFRAG a été créé en 2001 par les préparateurs, les utilisateurs et les membres de la profession comptable pour conseiller techniquement la Commission dans l’adoption des normes comptables internationales et apporter une contribution européenne aux travaux de l’IASB. L’Europe aurait pu choisir d’édicter son propre référentiel, mais elle a pensé préférable d’utiliser les IFRS, en se réservant la possibilité d’homologuer chaque nouvelle norme. L’EFRAG joue donc le rôle de filtre et de conseiller technique. En mars 2013, Michel Barnier a estimé, dans le prolongement d’une analyse sur l’efficacité du rôle de l’Europe dans l’harmonisation comptable internationale, qu’il fallait...