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L’entrée en négociation exclusive : un choix favorable aux acquéreurs, mais pas seulement

Publié le 6 janvier 2025 à 18h00

Joffrey Marcellin    Temps de lecture 8 minutes

Pour les vendeurs comme les acquéreurs, le choix d’entrer en négociation exclusive est éminemment stratégique dans l’univers des fusions-acquisitions, comme en témoigne le récent rachat d’Opella par le fonds américain CD&R. Si les acquéreurs ont le plus souvent intérêt à signer de telles clauses qui leur permettent de s’assurer de la finalisation de l’opération, elles peuvent aussi être favorables aux vendeurs dont l’actif peine à trouver acquéreur.  

Le feuilleton autour du rachat d’Opella, avec ses multiples péripéties, a rappelé au marché une règle des M&A : tant que l’opération n’est pas signée, des rebondissements peuvent survenir ! D’autant plus lorsque le vendeur n’a pas annoncé entrer en négociation exclusive avec un acquéreur potentiel. Ainsi, bien que les discussions semblaient très avancées entre Sanofi et CD&R, le fonds français PAI Partners a décidé de contre-attaquer en présentant une offre quelques jours seulement avant que le deal ne soit annoncé. Dans ce contexte, alors que le fonds américain semblait avoir les faveurs de Sanofi, le choix du groupe pharmaceutique français de maintenir les négociations ouvertes peut poser question, alors qu’une clause d’exclusivité signée avec CD&R aurait permis de couper court aux ambitions des autres prétendants à l’acquisition dans ce dossier extrêmement politique.

D’un point de vue stratégique, d’autres éléments entrent en jeu pour prendre une telle décision. Sans prétendre connaître les motivations exactes de Sanofi, il faut rappeler que vendeurs et acheteurs n’ont pas du tout le même intérêt à entrer en négociation exclusive. « En tant qu’avocat, lorsque nous conseillons un acheteur, nous souhaitons évidemment que notre client signe le plus rapidement possible une clause d’exclusivité qui engage le vendeur », indique Tanguy Dubly, avocat associé au sein du cabinet Bignon Lebray.

«Si plusieurs acquéreurs frappent à la porte, il est plus judicieux de faire jouer la concurrence un moment pour profiter de ce rapport de force favorable.»

Tanguy Dubly Avocat associé ,  Bignon Lebray

Un objectif raisonné des acheteurs

Généralement incluse au sein de la lettre d’intention d’achat, cette clause d’exclusivité...

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