Les représentants des actionnaires militent de plus en plus pour que les administrateurs des entreprises françaises augmentent leur participation au capital. Une évolution d’inspiration anglo-saxonne qui tranche avec la tradition française de relative indépendance des administrateurs.
La saison 2014 des assemblées générales aura été novatrice en matière de gouvernance. En effet, les recommandations du code de gouvernance de l’Afep et du Medef sur la consultation des actionnaires concernant les niveaux de rémunération des dirigeants ont été appliquées pour la première fois cette année. De plus, une décision prise par le groupe parapétrolier CGG, et qui est passée presque inaperçue, pourrait tout aussi bien modifier considérablement le mode de gouvernance des entreprises hexagonales. Le 26 mars dernier, cette société a en effet inscrit dans ses statuts l’obligation pour ses administrateurs de détenir au minimum 5 000 de ses actions. Un volume qui représente environ, en valeur, l’équivalent d’une année de leur rémunération en jetons de présence (soit environ 60 000 euros). «S’il est globalement admis que les administrateurs doivent détenir des titres de la société pour aligner leurs intérêts avec ceux des actionnaires, les montants qui sont exigés par cette décision sont particulièrement élevés par rapport aux pratiques habituelles dans l’Hexagone», estime Bénédicte Hautefort, conseil en communication financière.
Un nombre symbolique d’actions
En France, la législation n’impose aucun seuil de détention d’actions par les administrateurs d’une entreprise. Depuis la loi de modernisation de l’économie de 2009, ce sont les sociétés elles-mêmes qui peuvent, si elles le souhaitent, imposer dans leurs statuts un nombre minimum d’actions que les administrateurs doivent posséder. «Néanmoins, la...