Peu utilisées jusqu’à présent, les captives de réassurance connaissent un regain d’intérêt en France depuis quelques mois. Les tensions sur le marché de l’assurance incitent en effet les entreprises à couvrir elles-mêmes leurs risques. Si plusieurs projets sont en cours, encore faut-il que l’Hexagone revoie son régime comptable qui encadre les captives pour que celles-ci s’implantent en France.
Depuis quelques mois, les captives de réassurance connaissent un succès croissant auprès des entreprises. Alors qu’environ 120 groupes français sont pour l’instant équipés, dans l’Hexagone ou à l’étranger, d’une filiale dédiée à auto-assurer une partie de leurs risques, une cinquantaine d’entreprises mèneraient actuellement un projet dans ce sens, soit cinq fois plus qu’habituellement, d’après l’Amrae.
Un marché tendu
Une dynamique favorisée par le contexte assurantiel. « Si pendant une dizaine d’années, le marché de l’assurance était plutôt favorable aux entreprises, depuis l’an dernier, les conditions se sont détériorées et incitent ces dernières à revoir leur stratégie en matière de couverture des risques », remarque Laurent Bonnet, directeur Captive and Alternative Risk Transfer chez Gras Savoye Willis Towers Watson. La croissance à deux chiffres des primes sur plusieurs contrats d’assurance (dommage, responsabilité civile, cyber) observée depuis plusieurs mois, associée à la hausse du niveau des franchises sur les contrats et au désengagement des assureurs de certains risques, pousse en effet les entreprises à revoir leur stratégie assurantielle.
Cependant, pour assurer soi-même ses risques, ou du moins compléter les contrats des assureurs, les entreprises ont besoin d’avoir des fonds propres conséquents ou une capacité d’endettement importante. Jusqu’à présent réservées aux grands groupes, les captives s’ouvrent peu à peu à des entreprises de taille intermédiaire. « Jusqu’à présent,...