Afin de simplifier et de renforcer la qualité de leurs missions, les cabinets d’audit s’attellent depuis plusieurs années à digitaliser leurs processus. En peu de temps, les nouvelles technologies, notamment celles concernant l’analyse des données, ont pris une place essentielle dans le cadre de leurs travaux d’audit. Ces avancées devraient encore se poursuivre, avec l’essor de l’intelligence artificielle.
Les manipulations comptables de Wirecard découvertes l’été dernier, ou dans l’affaire William Saurin, dont le jugement a été rendu le mois dernier, auraient-elles pu être détectées plus rapidement, avec des outils d’audit plus puissants, capables d’analyser massivement des données et d’identifier des anomalies dans les comptes ?
Beaucoup de professionnels en sont persuadés. C’est la raison pour laquelle, des investissements substanciels ont été ménés depuis quelques années par les cabinets d’audit. Alors qu’ils s’appuyaient historiquement sur des méthodes de travail plutôt manuelles, ils sont en train de passer un cap en matière de digitalisation.
Certes, tous les cabinets n’en sont pas au même stade, mais tous travaillent activement sur ce sujet. « Les petits cabinets utilisent depuis plusieurs années des logiciels du commerce tels que Auditsoft ou, plus récemment powerBI, pour générer des feuilles de travail d’audit ou automatiser l’analyse des données pour les aider à orienter leurs contrôles, observe Olivier Salustro, ancien président de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes (CRCC) de Paris et dirigeant du cabinet Salustro & Associés. En revanche, les plus grands cabinets comme les “Big Four” sont plus en avance en matière de digitalisation. Ils développent eux-mêmes, depuis plus de 20 ans, des outils pour leur permettre de se débarrasser des tâches à faible valeur ajoutée et de détecter plus facilement les éléments sur lesquels des contrôles supplémentaires doivent être effectués. »